Fenêtres PVC et développement durable : démêler le vrai du faux sur leur impact environnemental

Mais qu’en est-il vraiment ?

Les fenêtres PVC sont-elles plus ou moins écoresponsables que les fenêtres bois ou alu ?
Pour le savoir, une seule solution : envisager le bilan environnemental des menuiseries dans sa globalité, en considérant plusieurs indicateurs de durabilité, et non plus de manière parcellaire.

Recyclabilité, mode d’emploi

Le PVC fait partie des thermoplastiques qu’on peut faire fondre et reformer. Il est donc recyclable. Il peut même supporter jusqu’à 7 cycles de recyclage sans altération de la matière.
Le processus de recyclage comprend plusieurs étapes : on collecte, on démonte, on broie, et on régénère à 180 °C.
En France, le système est déjà bien rôdé. La preuve : plus de 20 000 tonnes de PVC menuiserie sont recyclées chaque année.
Et certains fabricants français intègrent jusqu’à 70 % de matière recyclée dans leurs profilés neufs. Preuve s’il en est que l’économie circulaire fonctionne déjà pour ce secteur d’activité !

Une dynamique encourageante

Il existe encore une marge de progression. Mais on note une dynamique positive, que devrait encore renforcer la mise en place de la R.E.P. (Responsabilité Élargie du Producteur) pour les Produits et Matériaux de Construction du Bâtiment (PMCB).
 

Entrée en vigueur le 1er janvier 2023, la REP impose le financement de la gestion des déchets issus de matériaux de construction en fin de vie aux entreprises qui les ont mis sur le marché français (qu’ils soient fabricants ou distributeurs). Concrètement, les producteurs versent une contribution à des éco-organismes agréés (ex. Valobat, Ecomaison…) qui s’occupent techniquement de la gestion des matériaux usagés. En assurant gratuitement la reprise des déchets triés, en contribuant à développer les réseaux de points de collecte et en favorisant la traçabilité des déchets, ces mesures devraient permettre une augmentation notable du taux de valorisation matière pour les PMCB, et notamment pour les fenêtres PVC dans les années à venir.

Des matières premières d’origines diverses

Le PVC, c’est 57 % de sel marin et 43 % de dérivés pétroliers. Le chlore provient d’une ressource « inépuisable », mais l’éthylène est issu des énergies fossiles. La bonne nouvelle, c’est que des alternatives biosourcées (l’éthylène végétal, notamment) prennent peu à peu la place de la part pétrolière.

Un processus de fabrication peu énergivore

Avec une température de transformation aux alentours de 160-200 °C, la fabrication du PVC nécessite peu d’énergie. Bien moins que celle de l’aluminium. Concrètement fabriquer une fenêtre PVC demande 3 fois moins d’énergie qu’une fenêtre alu. L’écart est colossal !

Émissions de gaz à effet de serre : des chiffres à prendre avec mesure

Si l’on en croit l’ADEME, l’empreinte carbone d’une fenêtre PVC serait de 58 kg CO2. D’autres études avancent une empreinte carbone à 116 kg CO2… Difficile donc, d’y voir clair sur ce point. Mais une chose est sûre : la production de PVC émet moins de carbone que celle de l’aluminium.

Additifs : la révolution en cours 

Stabilisants au plomb interdit, phtalates remplacés, formulation nouvelle génération… Le PVC a fait peau neuve. Parmi les innovations stars : le PVC cellulaire, un matériau qui utilise 40 % de matière première en moins grâce à des microbulles d’air intégrées.

Les atouts durabilité et performance du PVC

Une fenêtre PVC dure 35-40 ans. En garantissant des performances thermiques intéressantes. Et avec très peu d’entretien.
Traduction concrète : les menuiseries PVC permettent une économie de chauffage conséquente. Sur 30 ans, le CO2 économisé grâce aux performances thermiques dépasse largement celui émis à la fabrication ! Une donnée importante dans l’évaluation de l’impact environnemental…

Réglementation : le coup de fouet nécessaire

Règlement REACH, règlement européen 2023 sur l’interdiction du plomb dans le PVC : depuis quelques années l’industrie du PVC ne peut plus ignorer les impératifs environnementaux. La réglementation environnementale 2020 impose par exemple des seuils d’émission carbone drastiques pour le neuf. 

Effet positif : ces nouvelles normes encouragent l’innovation. La filière PVC française a ainsi développé des formulations moins énergivores et des procédés de recyclage chimiques inédits.

Les initiatives de l’industrie pour une production plus propre

Désormais, les usines modernes tournent aux énergies renouvelables. Elles recyclent l’eau de refroidissement. Elles valorisent leurs chutes de production. Chez les leaders du secteur, on revendique déjà 60 % d’énergies vertes dans le mix énergétique. Et plusieurs sites français visent le 100 % d’énergies renouvelables d’ici 2030, notamment grâce aux contrats d’achat direct d’électricité éolienne ou photovoltaïque. Autant de changements qui permettent une avancée notable sur le plan du développement durable.

Envisager la fin de vie du produit dès sa conception

L’écoconception, c’est maintenant la norme. Et les fenêtres PVC n’échappent pas à ce phénomène. Raison pour laquelle on trouve de plus en plus de produits composés d’assemblages démontables et marqués pour optimiser le tri.
De plus, les nouvelles gammes intègrent systématiquement des éléments favorisant la durabilité : visserie inox (moins de corrosion), joints remplaçables, dormants dimensionnés pour accueillir différents types de vitrages au fil des rénovations.
Et cette approche porte ses fruits. La preuve : le taux de recyclage du PVC menuiserie atteint désormais 65 % en France, contre 40 % il y a dix ans.

Le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) a réalisé des analyses du cycle de vie (ACV) sur différents types de menuiserie. Le but de ces ACV ? Évaluer l’impact environnemental « sur le temps long », c’est-à-dire depuis l’extraction des matières premières jusqu’à la fin de vie des produits.

En synthèse, il en ressort que :

• Le bois est un matériau qui affiche un excellent bilan carbone, grâce à sa capacité à stocker du CO₂ pendant sa croissance et à une fin de vie généralement valorisée (par combustion ou compostage). Toutefois, il demande un entretien régulier, ce qui peut réduire sa durabilité dans le temps.
   
• Le PVC présente un impact environnemental intermédiaire. Sa fabrication est plus énergivore que celle du bois, mais il compense en partie ce point faible grâce à ses bonnes performances d’usage : excellente isolation, longue durée de vie, et quasi aucun entretien.
   
• L’aluminium est le matériau le plus énergivore à produire, en raison de son extraction et de sa transformation. Cependant, il est entièrement recyclable et sa durabilité exceptionnelle en fait une option intéressante sur le long terme, malgré un bilan carbone initial plus élevé.

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Le matériau parfait n’existe pas. Le PVC est un excellent isolant, mais il reste en grande partie d’origine fossile. Le bois stocke le carbone, mais demande de l’entretien. L’aluminium est recyclable à l’infini… mais sa production est très énergivore.
Alors, comment choisir ? Pas de règle universelle : le “bon” choix dépend de vos priorités.

Quelques conseils tout de même :

• Pensez « global » : une fenêtre, c’est 30 ans de service. Avant d’opter pour tel ou tel modèle, raisonnez en termes de coût complet (achat, économies d’énergie, entretien, recyclage…).
• Choisissez des entreprises locales : qui dit circuit court dit moins de pollution liée au transport, mais aussi une traçabilité renforcée et un SAV de proximité… 
• Et pensez à vérifier les certifications : elles garantissent un engagement environnemental réel.

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